Simon Manoha nous propose une immersion dans la matière. Le projet photographique « What’s the matter » est composé de deux séries de photographies grand format: «matière minérale» et «matière végétale».
Sa camera explore des carrières abandonnées et des lits de rivières, parcourt des parcs botaniques et des forêts centenaires afin d’enregistrer une lumière: celle ricochant sur un pan rocheux ou coulant le long d’un arbre remarquable.
De plein cadre et sans indices sur la nature de l’objet, nous sommes abandonnés sans retenue dans des photographies qui n’en sont plus: nous jouons avec des formes, imaginons des mondes, puis la matière bouge et s’écroule sous nos pieds -nous voilà englouti.
Sous son objectif, l’écorce respire, se tord, gonfle et se sculpte. La pierre elle devient végétale : tantôt élastique, tantôt visqueuse ou rêche, toujours magnétique. Ce qui fait sens alors, c’est ce qu’on ressent en touchant du regard ces parois (peaux-forêt) volcaniques, ces amas de poussières, de coquillages et de minerais, cette croûte terrestre millénaire endormie, où la vie ne s’accroche plus.
«La photographie travaille la surface du monde, un monde qui n’a pas besoin d’au-delà pour être d’une profondeur géniale, un monde qui n’a pas besoin qu’on lui donne un sens, qu’on l’étudie depuis un concept particulier, mais qui au pire peut se donner à une écriture blanche afin d’en transmettre la surface phénoménale.»
Qu’est ce que la matière? et/ou qu’est-ce qu’il y a?, la série photographique «What’s the matter?» nous pose la question et nous donne la réponse. La matière se donne à celui qui sait regarder et se partage avec celui qui sait observer.
La matière invite au silence, la lumière devra donc prendre le pas sur le verbe -une autre manner de faire.
Contact: valaitis@hotmail.fr
«What’s the matter?» is a photographic project which tries to approach the matter. Ironically divided into fields (animal, mineral…), the photographs have the same features: full frame, large format, high resolution, no out of focus. One purpose: to submerge into the world, the difference of intensity, speed and rhythm, to try it self «excriture» (Jean-Luc Nancy). In other words, to try to live/to see beyond the categories, the concepts and the genders; where the exuberant and silent creation of worlds takes us further away from customs way too human.
Contact: valaitis@hotmail.fr